Portrait d’une leader

22 avril 2021

Cette nouvelle section vise à présenter des leaders pédagogiques et partager les différentes facettes que peut prendre le rôle de leader pédagogique.  Ce mois-ci, nous vous présentons Dre Caroline Bell, leader pédagogique au CPASS et psychiatre, exerçant sa pratique clinique en Mauricie.

 

Dre Caroline Bell, MD, FRCPC

Dre Caroline Bell

 

Qu’est-ce qui vous a mené à vous intéresser à la pédagogie médicale?

 

L’intérêt pour la pédagogie médicale était présent en moi depuis la résidence, ne serait-ce que par le désir de transmettre ma passion pour mon domaine de pratique, l’empathie nécessaire aux soins aux malades et la compassion incontournable qui doit prévaloir dans notre profession. J’avais aussi envie de relever le défi de devenir un modèle de rôle pour les futurs médecins, comme j’avais moi-même eu la chance d’en rencontrer plusieurs. J’ai commencé en m’impliquant comme responsable du stage de psychiatrie au campus de la Mauricie, puis je suis allée me former graduellement pour me sentir compétente et pertinente dans mes rétroactions. Comme nous avons appris la médecine, nous devons nous former pour devenir des cliniciens enseignants efficaces et cohérents. Mais c’est finalement l’influence déterminante d’une autre leader pédagogique, Diane Robert, qui m’a donné la confiance nécessaire pour m’impliquer concrètement! Et même après 5 ans d’engagement comme leader, je constate que le support des autres est très important pour maintenir l’excellence de nos stratégies et de nos compétences pédagogiques.

 

Quels sont les thèmes ou les projets liés à la pédagogie qui vous intéressent particulièrement?

 

La supervision directe reste selon moi un bijou d’observation et une occasion parfaite pour créer un réel lien pédagogique avec les étudiants. L’enseignement dépend en grande partie de la qualité de la relation de confiance qui s’établit avec l’apprenant, puisqu’il doit pouvoir aborder ses faiblesses sans crainte pour réussir à s’améliorer et à acquérir les compétences qui lui sont les plus difficiles. Le développement de l’identité professionnelle des externes et des résidents m’est également particulièrement chère, car elle est la source même de l’engagement clinique et un gage de professionnalisme à long terme. Les problématiques de professionnalisme étant de plus en plus nommées et décriées par la population et les cliniciens, il est important de resituer le contrat social et de requestionner certains aspects de la culture médicale qui permet encore trop souvent au curriculum caché de se perpétuer. Pour citer Jean Jaurès : « On n’enseigne pas ce que l’on veut, on n’enseigne pas ce que l’on sait ou ce que l’on croit savoir, on enseigne et on ne peut qu’enseigner que ce que l’on est. » J’essaie le plus souvent possible d’en faire mon adage.

 

Comment voyez-vous votre rôle de leader pédagogique au sein du CPASS?

 

Je souhaite que notre équipe décentralisée en Mauricie se solidifie, notamment avec l’arrivée d’un nouveau leader prochainement, et réussisse à « contaminer » le plus grand nombre d’enseignants possible. Créer une communauté de pratique de pédagogie médicale forte, unie et solidaire serait un accomplissement qui garantirait la qualité de l’enseignement de la médecine pour plusieurs années, réduirait les mauvaises expériences des étudiants et bonifierait le plaisir de collaborer tous ensemble à un but commun : former des médecins dont nous sommes fiers et que les patients ont le droit d’exiger.