Cette nouvelle section vise à présenter des leaders pédagogiques et partager les différentes facettes que peut prendre le rôle de leader pédagogique. Ce mois-ci, nous vous présentons Dre Lyne Ménard, l’une des lauréates de l’édition 2021 du Certificat de mérite de l’ACÉM. Ce prix vise à promouvoir, à reconnaître et à récompenser les membres du corps professoral voués à l’éducation médicale dans les facultés de médecine du Canada.
Dre Lyne Ménard, md, FCMF, MScCH
Qu’est-ce qui vous a mené à vous intéresser à la pédagogie médicale?
C’est l’ouverture d’une UMF (maintenant CUMF ou GMF-U) dans mon milieu de pratique à Maria en Gaspésie en 2007 qui fut le moteur initial de mon intérêt pour la pédagogie médicale. J’y enseignais déjà à l’occasion à des résident.es en stage de région, mais c’était plus léger, je ne ressentais pas le même degré de responsabilité. Tout à coup, l’idée de devoir nous assurer que les résident.es que nous allions former sur deux ans soient bien évalué.es, soutenu.es et prêt.es pour la pratique à la fin de leur formation m’a semblée une très lourde responsabilité pour une équipe très enthousiaste mais absolument pas formée à la pédagogie! Je me suis donc portée volontaire pour être formée et devenir une ressource pour le reste de mon équipe. Ce qui ne devait être au départ qu’un Certificat en pédagogie des sciences de la santé est devenu au fil du temps une Maitrise que j’ai complétée en 2014. Mon implication locale en pédagogie m’a amenée éventuellement à m’engager au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence puis au CPASS.
Quels sont les thèmes ou les projets liés à la pédagogie qui vous intéressent particulièrement?
Plusieurs thèmes m’intéressent : la pratique réflexive, la rétroaction, le mentorat, mais deux sujets sont particulièrement chers à mon cœur et m’ont motivés à m’impliquer plus. D’abord, le souci de décentraliser et varier le format des activités de développement professoral pour les rendre plus accessibles aux clinicien.es très occupé.es de partout, mais particulièrement ceux et celles des régions éloignées, dont j’ai fait partie pendant 25 ans. Un des effets positifs de la pandémie a été de stimuler le développement d’outils pédagogiques variés et accessibles autrement qu’en présentiel. Ensuite, l’importance pour le clinicien enseignant de recevoir aussi de la rétroaction sur son enseignement, ce qui ne se passe pas suffisamment dans nos milieux. Ce pourquoi j’ai développé un processus de métasupervision avec une grille d’évaluation de l’enseignement clinique basé sur le référentiel des activités pédagogiques fondamentales du CMFC. C’est aussi ce qui m’a motivée à mettre au point un processus d’accompagnement formatif et à la carrière de l’enseignant au DMFMU.
Comment voyez-vous votre rôle de leader pédagogique au sein du CPASS?
Mon rôle au sein du CPASS comporte deux volets. D’abord, de servir de lien de communication entre mon département et le CPASS, ce dans les deux sens. Soit, informer mon département des activités du CPASS et transmettre à l’équipe du CPASS les besoins spécifiques à mon département et de cette façon favoriser la collaboration et le partage des bons coups entre ces deux secteurs. Le deuxième volet est de partager mon expertise pédagogique et celle de mon département avec les membres des autres département de la faculté en contribuant aux activités du CPASS, par ma participation à des comités ou par la création et l’animation d’ateliers de formation pour les enseignant.es ou pour les résident.es. J’apprécie spécialement l’opportunité que m’offre le CPASS de côtoyer des Leaders pédagogiques et des chercheurs provenant de divers départements et écoles de la Faculté ce qui favorise le foisonnement d’idées et est particulièrement enrichissant!